Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/293

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Bandeau typographique
Bandeau typographique

I

DÉBUTS PEU RAGOÛTANTS.



J e devins orpheline à l’âge de douze ans. Une tante, qui ne pouvait pas me voir en peinture, me conduisit dès le lendemain de l’enterrement de ma mère, dans un de ces Orphelinats qui foisonnent à Moscou.

Dans celui où l’on m’avait emprisonnée c’est le mot, nous étions une quarantaine de filles de dix à vingt ans. Quand elles avaient atteint cet âge, on les vendait au plus offrant, bien que plus d’une fût usée jusqu’à la corde, tellement on avait abusé d’elles de toute manière.