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tures luttaient de vitesse et d’agilité toujours stimulées par les piétons.

Ici c’était une baguette de tamarin fraîchement coupée souple et flexible, qui servait à exciter les coureuses et qui piquait affreusement la partie cinglée. La cravache ne servait que pour les courses d’obstacles. Filles et garçons montaient en jockeys. Les montures étaient chaussées de bottes de teintes différentes, le reste du corps était tout nu, les cheveux flottaient au vent comme la longue crinière d’un cheval arabe. Elles étaient toutes pourvues d’étriers.

La première fois que j’assistai en spectatrice à ces courses, je souhaitai de ne jamais devenir assez vigoureuse pour servir de monture à ces cruels jockeys des deux sexes. Ils étaient venus au nombre de dix, filles et garçons.

La course plate commença sur une petite piste gazonnée. Les montures couraient les bras ballants, la crinière envolée. Fillettes et garçons étaient en selle, mais les six jockeys des deux sexes inoccupés, armés de baguettes, attendaient de pied ferme, en dedans de la piste sur la pelouse le pas-