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sait les plus abondamment pourvues de prises. Ils chevauchaient l’un après l’autre. Celui qui était à pied stimulait la monture du cavalier à coups de cravache sur la croupe pour l’obliger à courir à toutes jambes. Quand c’était la jeune maîtresse qui maniait la cravache, elle était plus époumonée que la porteuse de son frère quand elle s’arrêtait.

La sœur sautait à son tour sur la croupe de sa monture. Le frère prenait alors la cravache, et s’en servait pour stimuler la coureuse en cinglant vigoureusement la croupe. La pouliche bondissait sous la morsure, attrapant dans sa course en zig-zag des cinglées par tout le corps. Quand l’une d’elles tombait, ils l’aidaient à se relever en lui cinglant les cuisses et l’entre-cuisses. Quand les cavaliers vidaient les arçons, mettant pied à terre, les croupes des montures étaient souvent entaillées.

L’été les jeunes barines avaient de temps en temps la visite de leurs jeunes amis des environs. C’était alors des courses en plein air sur la pelouse couverte en cette saison d’un épais gazon, des courses plates, des couses d’obstacles, dans lesquelles les mon-