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C’était une grande pimbêche de vingt-six ans qui avait des fesses et des cuisses qui n’en finissaient pas.

— Madame la générale, nous allons la châtier sévèrement en votre présence, et si mademoiselle votre fille veut la corriger elle-même, nous lui confierons sa correction.

La patronne attendait les ordres de la générale pour conduire la coupable au cabinet voisin. Mais la gamine, qui avait vu la nagaïka sur la table à ouvrage de la modiste, s’en était emparée, et s’avançait, son petit bras levé, menaçant vers la coupable désignée à sa vengeance. Elle passa la nagaïka dans sa main gauche, et appliqua une paire de gifles à tour de bras sur la joue droite, qui enfla et rougit, mettant des larmes dans les yeux de la souffletée.

La maîtresse, voyant l’intention de la jeune fouetteuse s’empressa de souscrire au désir de sa jeune cliente qui était des ordres formels. Elle troussa la grande fille, comme quand c’était elle qui maniait les cordes, mais cette fois elle épingla les dessous aux épaules.

La patiente était agenouillée, le corps