Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/131

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 125 —

le paraphe à sa maîtresse, car ils étaient aussi cruels l’un que l’autre.

Il gardait la délinquante fouettée à genoux dans cette posture humiliante, longtemps quand c’était l’une de nous, un moment quand c’était une fille de chambre de sa mère, se repaissant des nudités indécemment étalées dans leur plein épanouissement.

Puis il disparaissait, renvoyait la patiente, si c’était une porteuse de billet, le rapporter à sa maîtresse afin que celle-ci pût constater qu’il était dûment signé et paraphé, la laissant quand c’était l’une de nous, sous la surveillance de sa sœur, qui se chargeait de cravacher les fesses exposées, si elles s’avisaient de faire un mouvement d’impatience. La jeune barine, qui avait maintenant quatorze ans, était devenue la terreur de ses poupées vivantes qu’elle fouettait avec rage pour la moindre peccadille.

Elle aussi dans les commencements troussait les filles de chambre que sa mère leur envoyait, mais devant le plaisir évident que prenait son grand frère à les fesser et surtout à les trousser, elle lui cédait toujours son tour, se contentant des bribes qu’il lui