Page:D. - Mémoires d’une danseuse russe, 1893.djvu/111

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 105 —

La maîtresse frappait comme une sourde, descendant des épaules par le dos qu’elle lacérait avec les paillettes d’acier jusqu’au bas des reins, arrachant chaque fois un cri de détresse au patient. Les lanières avaient marbré toute la chair des épaules aux hanches. Là, elles retombèrent si rudement qu’elles sillonnèrent la peau d’une longue raie livide, pailletée de rubis.

De son côté le boyard cinglait le dos de la jeune fille, qu’il rayait de plaques rouges, descendant ainsi jusqu’à la chute des reins. Les deux victimes hurlaient comme des écorchées, elles en avaient bien le droit.

Quand ils furent aux fesses, la boïarine tapait si fort que le jeune homme était projeté en avant sous la violence du choc, et qu’en moins de deux minutes, elle lui mit les fesses en sang.

En ce moment la fouetteuse parut modérer ses coups. On voyait le corps du fouetté se balancer, les fesses jouer bien que les lanières retombassent visiblement plus indulgentes, car la fouetteuse ne regardait pas où elle frappait, elle avait les yeux fixés sur un point devant le fustigé. Le boyard lui