débarqué, toutes les descriptions qui ont pu être faites de ce genre de punition ne l’ont été que par ouï-dire.
Il paraît qu’en 1890, sur environ douze mille convicts qui se trouvaient à Sakhalin, cinq cent quatre-vingt trois furent fouettés d’une façon ou de l’autre. Je ne puis dire combien de fois le knout a été employé pour ces diverses flagellations.
On pourra donc trouver un intérêt spécial à ce fait qu’il m’est arrivé d’assister, comme témoin oculaire, à une flagellation par le knout, avec toutes les circonstances qui l’accompagnent, depuis le commencement jusqu’à la fin. J’ai même pris part à l’une des formalités officielles concernant l’exécution de l’horrible sentence.
Ceci arriva, comme on le verra par la suite, par un concours accidentel de circonstances où personne ne fut à blâmer. Les circonstances furent telles qu’on n’aurait pu les créer à l’avance, même avec beaucoup d’habileté et le gouverneur lui-même put en toute sûreté autoriser ma présence.
Le premier jour de mon arrivée à Sakhalin j’avais assisté à la visite cérémonieuse d’un nouveau fonctionnaire. Celui-ci venait dans l’île pour remplir les