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Mémoires d’une Danseuse russe

prétend même, que si étrange que cela puisse paraître, la contagion acquit une telle intensité que des convicts tuaient n’importe quelle personne rencontrée en chemin sans autre raison que celle de se procurer l’exécution publique avec l’impressionnante et tragique distinction qu’elle comporte. Sans essayer, pour le moment, de donner une explication psychologique, je puis faire cette remarque que d’après mes observations et les enquêtes que j’ai pu faire, je ne puis trouver qu’à Sakhaline ou en n’importe quel endroit de la Sibérie il y ait eu pour la flagellation une manie du genre de celle dont je viens de parler.

En comparant la valeur des deux sortes de punitions, ce fait est je crois d’une grande importance.

Les flagellations, à Sakhaline, sont de différentes espèces et aussi de différents degrés. La plus terrible à voir ou à recevoir est celle par le knout.

Le révérend M. Lansdell dit dans son excellent livre, qu’il a essayé, dans toute la Sibérie, de mettre la main sur un knout et n’a jamais pu en découvrir, pas même dans un musée, sauf quand il eut atteint Nickolaivsk, à l’extrémité même de la côte orientale.