Page:D. - La Flagellation en Russie - Mémoires d'une danseuse russe, 1905.djvu/71

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
57
La Flagellation en Russie

qu’à la minutie d’une flagellation par le knout à laquelle assista Benjamin Howard.

Figurez-vous un homme robuste, plein de vie et de santé. Cet homme est condamné à cinquante, à cent coups de knout. Il est amené à moitié nu à l’endroit désigné pour ce genre d’exécution ; un simple caleçon de toile lui couvre l’extrémité inférieure du corps. Il a les mains attachées plat sur plat, les cordes lui brisent les poignets ; n’importe ! il est couché à plat ventre sur un chevalet incliné diagonalement, et aux extrémités duquel sont fixés des anneaux de fer. Par un bout, les mains y sont fixées et par l’autre les pieds. Puis le patient est tendu de manière qu’il ne puisse faire aucun mouvement, ainsi qu’on tend une peau d’anguille pour la faire sécher. Cette tension fait craquer les os et les disjoint, n’importe ! tout à l’heure les os vont autrement craquer et se disloquer.

À vingt-cinq pas de là est un autre homme : c’est l’exécuteur des hautes œuvres. Il est vêtu d’un pantalon de velours noir entonné dans ses bottes, et d’une chemise de coton de couleur boutonnée sur le côté.