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Mémoires d’une Danseuse russe

Je ne continuerai pas à décrire au jour le jour tout ce que je vis sur ce sujet ; ajouté à ce que me racontait Ourita, cela me constitua un ensemble documentaire très remarquable. Je me contenterai de donner une idée de l’organisation de la domesticité du château ; on pourra conclure du particulier au général et se rendre compte du sort des femmes et des filles esclaves (le nom était aboli, mais, en fait, l’état d’esclavage existait dans toute son acception) à la merci de maîtresses disposant d’un pouvoir absolu et sans contrôle. Il y avait bien quelques rares exceptions et certaines dames nobles n’étaient pas inhumaines ; mais ces cas étaient si rares qu’il est inutile d’en parler.

Je parlerai d’abord de la toilette de madame la comtesse et ce que je vais en dire peut s’appliquer de tout point à celle de mademoiselle Hélène, sauf quelques détails provenant de la différence d’âge.

La mère de mademoiselle qui, ainsi que je l’ai dit, allait au-devant de ses moindres désirs, voulait qu’elle fût habillée aussi luxueusement qu’elle-même. Par suite, cette jeune personne possédait une garde-robe aussi abondamment fournie que celle dont je vais essayer de donner un aperçu. Les femmes char-