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Mémoires d’une Danseuse russe

yeux de mes auditeurs une favorable impression. En effet, ils daignèrent tous trois me donner leur approbation ; il fut décidé que la première leçon commencerait dès le surlendemain. Nous passâmes ensuite au salon où Madame voulut bien se mettre au piano et nous faire entendre quelques valses allemandes récemment introduites en Russie. Elle jouait très suffisamment et je m’empressai de lui faire ma cour en ne lui ménageant pas les éloges ; elle daigna sourire et me remercier. Dix heures vinrent, je vis que c’était le moment de me retirer. Avant de me rendre dans ma chambre, je saluai respectueusement en portant à mes lèvres la main des deux dames qui voulurent bien me souhaiter une bonne nuit.

« Rappelez-vous, me dit Mademoiselle, qu’Ourita est absolument sous vos ordres ; surtout ne me la gâtez pas, ne craignez pas de la corriger sévèrement ; je sais que les Françaises sont trop indulgentes. » Je protestai de mon mieux, en pensant à part moi : « L’indulgence n’est pas le défaut de cette noble enfant ; elle me l’a bien montré tout à l’heure. »

Arrivée at home, comme parlent les Anglais, je trouvai Ourita qui m’attendait. Elle me demanda si