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Mémoires d’une Danseuse russe

Il était lui-même si heureux de me retrouver qu’il me dit qu’avant peu j’aurais motif d’être satisfaite de lui et me pria de lui envoyer mon directeur, qu’il avait besoin de lui parler.

Que se passa-t-il entre ces deux hommes ? Je ne sais. Mais ce que je sais bien, c’est qu’un coupé de maître vint me prendre deux heures après leur entrevue. J’avais mis, par ordre, mon costume de ville comme pour une promenade à la campagne. Le coupé m’amena hors de la ville, dans un petit parc au milieu duquel était un petit châlet. Je me doutais bien un peu du nom du locataire. C’était, en effet, l’officier qui, pour m’avoir à lui seul, m’avait achetée, un bon prix paraît-il, à mon directeur.

— Mariska, me dit-il, tu es mon esclave, tu m’obéiras comme un caniche obéit à son maître, ou gare la cravache, et il fit siffler l’air avec son terrible fouet de cheval, mais ses regards démentaient ses paroles.

Il n’avait jamais eu une esclave aussi soumise, aussi passionnée, aussi ingénieuse à satisfaire tous ses caprices de voluptueux, prenant du plaisir à se laisser fouailler quand c’était son caprice, à sentir ses crocs s’enfoncer dans sa chair. C’était mon dieu,