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Vendue

plaisir ce fut pour moi de regarder à droite et à gauche toutes les rues où j’avais passé tant de fois, mais que je n’avais jamais vues. Où me conduisait-on ?

Le voyage dura une demi-heure. Il me semblait cependant que dix minutes seulement s’étaient écoulées depuis ma sortie de l’Institut, tant j’avais été distraite par le spectacle des rues.

Le cocher descendit de son siège, monta les marches d’un perron, poussa un bouton et revint sur son siège. La porte s’ouvrit. Une femme d’une quarantaine d’années, aux traits durs, qui devait remplir dans la maison les fonctions de gouvernante, parut sur le perron.

Elle descendit les degrés du perron, ouvrit la portière, me saluant d’un signe de tête comme si elle était muette. Elle prit mon petit paquet, et, me montrant le chemin, elle monta les marches devant moi. Elle me conduisit à travers un dédale de corridors à une porte où elle entra.

— Entrez ! cria une voix mâle.

J’entrai, la femme qui m’avait amenée referma la porte derrière moi.

Un homme d’un certain âge était assis dans un fauteuil. Il m’examina des pieds à la tête.