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Mémoires d’une Danseuse russe

de ces grandes dames et qui était un ordre pour elle, compléta la douzaine par six nouveaux coups de cordes, qui teignirent la croupe en un beau rouge vif, au milieu des contorsions et des sanglots de la fustigée.

La fille, ainsi fessée, dut reprendre l’exercice avec ses compagnes. La leçon dura une demi-heure. Il y eut encore deux marcheuses qui reçurent le fouet dans la même posture.

Puis ce fut le tour de la seconde classe. Une flûte et un second violon vinrent s’adjoindre aux deux musiciens. Ici, c’étaient des danseuses de quinze à vingt ans. On voyait qu’elles avaient été choisies avec un soin minutieux, triées sur le volet. Elles étaient toutes jolies. Il y en avait une trentaine qui s’élancèrent, tournant sur la pointe des pieds, les jupes envolées.

Ensuite, elles valsèrent enlacées, laissant voir, dans leur volte rapide, un peu de chair nue.

Quand la valse fut terminée, les danseuses vinrent saluer l’assistance en s’inclinant. Leur poitrine nue émergeait des corsages échancrés, palpitante.

Elles durent se retourner. On n’avait pas interrompu la valse pour infliger les corrections. La