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Mémoires d’une Danseuse russe

Les dames assistaient également aux répétitions. Mais c’était surtout le soir, après la représentation, qu’elles arrivaient en foule dans leurs voitures, les unes seules, les autres avec leurs époux, assister aux corrections bien plus intéressantes aux lumières.

Les élèves prenaient leurs leçons par groupes, suivant la classe à laquelle elles appartenaient. La répétition générale se faisait à la fin.

Je dus assister, cette première fois, en simple spectatrice à la répétition. On me plaça en face des commençantes, avec la recommandation d’être bien attentive, qu’on me mettrait à l’épreuve le lendemain.

Il y avait dans ce petit escadron volant des débutantes depuis dix ans jusqu’à quatorze. J’étais la plus âgée et la plus grande, ayant alors près de seize ans. J’étais naturellement la mieux développée et je me sentais le point de mire des assistants des deux sexes qui me lorgnaient à l’envi.

L’escadron des débutantes, qui se composait d’une vingtaine d’élèves, marchait au commandement d’une des danseuses gagées qui les dirigeait, un martinet en main, aux sons d’un violon accompagné d’une harpe.