Page:D. - La Flagellation en Russie - Mémoires d'une danseuse russe, 1905.djvu/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
207
Le Grand Duc

lui eussent été indifférents s’ils n’avaient eu des suites qu’elle redoutait tout particulièrement. Elle faisait essayer les maillots jusqu’à ce qu’elle en trouvât un dont les coutures craquaient dans cette posture.

Pour le reste, jupes de gaze, jupes pour la danse, costume d’intérieur, les mesures furent vite prises. Quant au corset, il était en toile gommée qu’on serrait à la taille et qui était évasé ainsi que la chemise, les seins reposant ainsi en dehors.

Dès que je fus équipée de pied en cap, l’essayeuse me passa elle-même le maillot. Elle confia l’ajustement du corset à une fille de chambre qui me passa également ma jupe de gaze. Puis, on me fit mettre une jupe de soie rouge, formant corsage très évasé, laissant la gorge nue.

Ensuite, elle me conduisit dans l’un des appartements que s’étaient réservés les Grands-Ducs dans l’Institut. Nous dûmes attendre plus d’une heure, moi, dans l’immobilité la plus complète, pour ne pas déranger la symétrie de mon ajustement, elle, confortablement assise, attendant le bon plaisir des maîtres.

Une voiture roula dans la cour. Un timbre résonna et l’essayeuse se leva brusquement de son fauteuil.