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À l’Institut de Danse

lavèrent dans un bain parfumé. Elles me ramenèrent ensuite au salon d’essayage où l’on me mit toute nue. L’essayeuse en chef me prit elle-même les mesures, opération qu’elle ne confiait à personne, à cause des responsabilités qu’encourait, paraît-il, son postérieur.

Elle prit d’abord le tour de ma ceinture, puis de mes hanches, et enfin de ma croupe par le milieu du ventre. Celle-ci, d’une opulence étonnante pour mon âge, mesurait cent vingt-deux centimètres d’envergure. Toutes les mesures étant prises, on m’essaya le maillot. Je dus m’asseoir sur le bord d’un canapé. Une des deux servantes me souleva la jambe, me tenant le pied tendu, l’autre fit glisser le maillot jusqu’à ce que le pied et la jambe fussent emprisonnés. Elle en fit autant à l’autre. Puis, on me mit des babouches aux pieds et je dus me mettre debout. Il fallut que les deux servantes réunissent leurs efforts pour enfermer mes cuisses qui étaient serrées dans la soie collante, puis la croupe et le ventre qui entrèrent difficilement jusqu’au milieu. Comme le maillot était taillé pour s’ajuster à la ceinture, à partir du haut des reins, il avait la forme d’un entonnoir renversé. Depuis le milieu du ventre,