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Mémoires d’une Danseuse russe

qu’elle exécuta fort soigneusement ; je ne fus pas peu surprise lorsque tout fut fini de la voir s’agenouiller devant moi et me délacer mes bottines, puis prendre mes pantoufles de feutre et me les passer vivement aux pieds ; elle me déshabilla ensuite avec dextérité, me revêtit d’un peignoir de laine grise, puis m’invita de la main à passer dans la pièce voisine qui était un petit cabinet de toilette.

Là, Ourita me retira mon peignoir, et tous mes dessous, mes bas et mes pantoufles et, me poussant gentiment dans une partie du cabinet creusée en forme de vaste cuvette, me donna une douche d’eau parfumée dont la tiédeur me procura une sensation délicieuse ; puis après m’avoir essuyée des pieds à la tête, elle s’absenta un instant et revint avec le linge destiné à me vêtir. Elle me passa d’abord aux jambes des bas blancs de coton fin et me chaussa de souliers découverts en cuir noir, à talon ; ensuite vinrent les dessous simples, mais convenables, qu’une jeune personne bien élevée doit porter, jusqu’au jupon blanc, empesé, bordé de broderies à jour, inclusivement.

Puis s’essayant enfin à articuler quelques paroles, ma femme de chambre finit par me dire : « Vous n’avez pas vos peignes, mademoiselle ? » Je fus éton-