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La belle Tania

Je ne puis pas emporter dans mon coupé cette boîte à musique qui ferait arrêter tous les passants. Vous me la ferez ramener demain matin. Je pense que d’ici-là, elle aura eu le temps de se consoler.

— Bien, bien, je vais la faire conduire dans un cachot bien noir. Elle en aura pour toute la nuit.

Je surpris un coup d’œil d’intelligence entre les deux femmes et compris le genre de cachot dont on venait de parler. Tania ne paraissait pas trop rassurée ; elle demandait à s’en retourner avec nous, protestant qu’elle ne crierait pas. Mais on la laissa attachée et la modiste m’entraîna dans la voiture qui nous attendait à la porte.

Le lendemain, Tania ne reparut pas. Je pus, dans la journée, raconter à une de mes compagnes les plus avisées ce qui s’était passé. Tania ne reparut ni le surlendemain, ni les jours suivants.

Elle resta huit jours sans se montrer à l’atelier. Quand elle revint, ce fut pour nous faire admirer l’élégante toilette qu’elle tenait, nous dit-elle, d’un oncle qui la protégeait. Nous lui rîmes au nez, sachant bien que son oncle était un vieux général en retraite auquel il fallait des primeurs.

Son luxe dura trois mois. Le vieux général la