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Mémoires d’une Danseuse russe

Les verges repassèrent encore en sifflant à deux doigts de l’épiderme. Le même bond et le même cri se reproduisirent. Alors la verge relevée retomba sur les fesses, mais cette fois, ce n’était plus une menace, c’était bien la réalité, et la peau en garda le vivant témoignage signé en rouge vif, tandis qu’un cri strident, parti du cœur cette fois, en témoignait aussi.

La fouetteuse donnait la verge comme elle se servait de tous les instruments de torture ; elle avait la même méthode, zébrant les deux fesses à la fois de lignes rouges. La chanson de la fustigée s’accentuait, la danse de la croupe devenait le jeu le plus plaisant qu’on pût voir. Elle bondissait, se tordait, manifestant par toutes ces contorsions qu’elle ressentait vivement les piqûres.

La modiste me troussa ensuite, me tenant sous son bras, pendant que la fouetteuse m’appliquait trente coups de martinet.

Tania, tant que dura mon supplice, fut laissée dans la même position, continuant la même chanson, pendant que son postérieur dansait la même sarabande.

— Je vous la laisse jusqu’à demain, dit la modiste.