Page:D. - La Flagellation en Russie - Mémoires d'une danseuse russe, 1905.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
192
Mémoires d’une Danseuse russe

Mais toutes restaient exposées aux regards des curieux sous l’éclat des lumières, pendant qu’on fouettait la suivante. Je m’étonnais d’un pareil luxe d’illumination pour une séance de fouet.

Il y avait, paraît-il, d’autres yeux que les nôtres qui se repaissaient de ce spectacle affriolant derrière la cloison située juste en face des postérieurs fouettés. C’était de ces débauchés que la maîtresse de cette maison tirait le plus clair de ses bénéfices.

Quand elle pouvait trouver une de ces victimes à vendre, elle en donnait un bon prix. Pour une fille neuve, elle doublait la somme, la triplait, la quintuplait même quand le sujet en valait la peine et qu’elle avait sous la main un amateur qui ne regardait pas au prix. Elle avait vu fouetter Xenia et savait qu’on pouvait la livrer sans inconvénient à un jeune débauché qui la paierait un bon prix quand il aurait assisté à la danse de sa belle croupe… Elle ne m’avait pas vue dans la posture du fouet, mais, moi, je venais là pour recevoir une correction soignée.

Quand la sixième eut reçu son contingent, la directrice du tribunal correctionnel, qui avait passé la nagaïka à ses aides pour les deux dernières, prit des verges pour la septième, une grande fille de