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La Maison de Correction

sées qui servirent encore pour celle-ci. La même fouetteuse les appliqua, toujours avec la même sévérité, cinglant avec vigueur le gros derrière qui se démenait furieusement. La pauvre fille geignait pitoyablement, torturée par les cordes qui retombaient de plus en plus fort. Après la cinquantième cinglée, on détacha la première. Je regardai ce qu’elle devenait. Elle regagna, en se mordant les lèvres pour ne pas crier, sa place auprès de la femme qui l’avait amenée.

Elle dut rester debout, ne pouvant s’asseoir dans l’état où se trouvait son postérieur endommagé. Celle-ci, pensai-je, n’est pas de la catégorie des filles réservées aux débauchés.

Je ne pensais pas si bien dire. Il y en avait, en effet, dans le nombre, qui avaient été amenées là par leurs mères qui se contentaient de gagner de l’argent en exhibant aussi indécemment les charmes de leurs filles. D’autres amenaient des ouvrières qu’elles n’osaient pas vendre de crainte de déplaire aux maîtres qui les leur avaient confiées.

On en troussa et on en fessa ainsi une demi-douzaine attachées à des fauteuils et à des prie-dieu, les autres troussées et tenues par leurs maîtresses.