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Mémoires d’une Danseuse russe

troussée jusqu’à la ceinture, presque nue, qu’une femme de haute taille fouettait avec une nagaïka qu’elle maniait avec un art consommé. La fille qu’elle fouettait ainsi gesticulait et se tordait, manifestant par des sanglots qu’elle devait joliment sentir la cuisson.

Je m’étonnais qu’avec de pareils soubresauts elle ne renversât pas le prie-dieu, et que ses dessous, dans une inclinaison du corps, ne retombassent pas. Parbleu ! Tous les prie-dieu qui étaient là, comme d’ailleurs tous les lourds fauteuils qui servaient d’échafaud, étaient vissés au parquet et munis de tout ce qu’il faut pour ficeler la coupable ; je m’en aperçus quand on attacha la seconde, car on ne délivra pas tout de suite la première.

Les lustres éclairaient de leur vive clarté les chairs palpitantes de la fouettée, tandis qu’on troussait la seconde, car il y avait là une série de jolies filles à fouetter, amenées par des femmes à l’aspect peu rassurant, à l’exception de ma maîtresse, dont l’élégance détonnait dans ce milieu. Je devais être la plus jeune de la bande.

La seconde était une blonde râblée dont la grosse croupe se présentait, très cambrée, aux cordes tres-