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Mémoires d’une Danseuse russe

Les deux filles de chambre vinrent me trousser, me tenant penchée, et le jeune homme, qui avait pris sur la table la nagaïka dont se servait sa mère pour ses servantes, vint m’en appliquer une douzaine de coups, assénés avec une violence qui me projetait chaque fois en avant. Je me mordais les lèvres pour ne pas crier, mais je souffrais horriblement.

Quand je me redressai pour reprendre ma besogne, je fus surprise que mes dessous ne retombassent pas. Parbleu ! les filles de chambre les avaient épinglées et je dus reprendre ma besogne les fesses nues, à la portée de la nagaïka que brandissait le fils.

La menace incessante du coup attendu me fit commettre maladresses sur maladresses, qui m’attiraient chaque fois deux ou trois violentes cinglées de ces satanées cordes qui attisaient le feu dans mes fesses. J’en reçus comme ça une cinquantaine. J’en ai gardé des bleus pendant huit jours.

— Moi, raconta ensuite une apprentie de seize ans, de petite taille, au buste replet, aux hanches saillantes, que Madame envoyait toujours faire les livraisons chez une dame de haut lignage, chaque fois que je vais chez la Duchesse de Th… porter