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Mémoires d’une Danseuse russe

J’eus le feu au derrière toute la journée, en poussant l’aiguille, car je dus reprendre mon ouvrage toute la nuit. La pauvre Nadine ne reparut pas à l’atelier.

Un jour, une jeune serve de seize ans qui était là aussi comme apprentie, envoyée par ses maîtres, revint les larmes aux yeux de porter une toilette à une élégante de la ville. La maîtresse la regarda et n’eut pas de peine à deviner ce qui lui était arrivé.

— Ah ! ah ! on t’a fouettée, ma belle, on a bien fait. Si tu ne l’avais pas mérité, cette dame, qui est la bonté même, ne t’aurait pas fessée. Voyons, qu’as-tu encore fait de travers ?

La jeune serve raconta avec des sanglots dans la voix, qu’elle avait glissé en entrant dans la chambre de la dame et s’était étalée de tout son long, elle d’un côté, le carton de l’autre. Alors la dame l’avait troussée et lui avait appliqué des coups de cordes sans compter pendant cinq minutes.

— Elle a bien fait, si c’était son plaisir. Aussi pourquoi vas-tu t’étaler sur le ventre, t’offrant dans la posture la plus engageante pour recevoir le fouet ? Voyons, montre-nous comme elle t’a arrangé les fesses, notre noble cliente ?

L’apprentie se troussa. Il y avait du sang sur les