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Clientes fouetteuses

L’aspect lamentable de ce beau postérieur tout à l’heure luisant comme du velours de soie était vraiment pitoyable ainsi détérioré et la fouetteuse se délectait visiblement à cet affligeant spectacle.

Je craignais que ce bras redoutable n’entreprît la danse de mes fesses. Je vis cette cruelle femme s’asseoir dans un fauteuil savourant des yeux les dessins qu’elle venait de buriner sur la chair palpitante. Le tableau vivant resta exposé pendant que madame me troussait et m’appliquait trente coups de cordes qui me firent chanter tout le temps et jouer des fesses bien malgré moi.

Je croyais que c’était fini ainsi, mais la marquise se leva de son fauteuil, vint prendre la nagaïka des mains de la modiste en me disant que mes fesses seraient jalouses si elles n’avaient leur compte. Elle ne m’appliqua qu’une demi-douzaine de coups de cordes, mais de la façon dont elle les avait décochés sur Nadine. Arrivant avec cet élan les nœuds s’incrustaient dans mes chairs à vif, m’infligeant un véritable supplice.

Je hurlai à chaque cinglée. Les six coups appliqués avec cette violence suffirent pour m’incendier la peau.