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Mémoires d’une Danseuse russe

troussa Nadine et présenta à la Marquise les fesses nues de la jeune fille, qui saillaient très rebondies, veloutées et d’un rose tendre.

À la première envolée, les cordes retombèrent avec un bruit sec sur la peau tendue. Je devinai, à la façon dont la Marquise maniait la nagaïka, que celles qui passaient par ses mains ne devaient pas en sortir sans quelque égratignure.

Elle appliquait des coups espacés, brandissant les cordes, leur faisant faire deux ou trois tours dans l’espace pour les envoyer avec plus de force. Les nœuds s’enfonçaient dans les chairs, laissant des marques rouges, les fesses semblaient grimacer affreusement sous ces terribles cinglées et Nadine, qui pourtant était très endurante, ne cessa de sangloter et de pousser des cris déchirants, arrachés par la torture que la marquise lui infligeait avec le plus grand sang-froid et un air de parfait contentement.

Ce supplice dura dix minutes. La fouetteuse n’avait pas appliqué plus de cinquante coups de cordes, mais elle l’avait fait avec une telle habileté, guidée par la férocité qu’on lisait sur son visage, que les pauvres fesses rondes étaient entamées en plusieurs endroits et la pauvre fille geignait toujours.