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Mémoires d’une Danseuse russe

quelque sorte pour revenir plus vite, on me troussait et on me fessait sous prétexte de retard. On ne retrouvait pas l’objet égaré, on me troussait et on me fessait. Enfin j’avais beau faire, j’étais toujours troussée et toujours fessée et malgré le feu qui me cuisait le derrière, j’étais obligée de reprendre l’aiguille avec la sensation d’être assise sur un brasier.

Madame se servait de la main pour y revenir plus souvent. Ces vexations incessantes durèrent six mois jusqu’à ce qu’une nouvelle apprentie vînt prendre ma place.

Le troisième jour de mon arrivée, la modiste fut appelée au salon d’essayage par une de ses riches clientes, nous laissant sous la surveillance de la sous-maîtresse, une jeune femme de trente ans, aux cheveux châtain clair, avec des yeux bleus très doux. Elle était aux gages de la modiste depuis deux ans et soumise à la même discipline que nous. Elle nous était assez indulgente et nous laissait parler librement en l’absence de la maîtresse qui ne revenait pas toujours bien vite.

Elle revint cependant cette fois assez tôt pour rappeler une petite boulotte de seize ans. À l’appel de