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La modiste de Moscou

couverte incessante de mon postérieur. Je me trompais fort et j’eus à subir des corrections à tout bout de champ.

Nous étions là une trentaine d’ouvrières et d’apprenties, toutes susceptibles de recevoir le fouet. Quelques-unes étaient comme moi de jeunes serves envoyées là par leurs maîtres, pour y faire leur apprentissage. D’autres étaient des filles de moujiks louées par leurs parents comme ouvrières gagées dont le travail leur procurait des bénéfices. Il y avait des orphelines louées également par des parents éloignés qui s’en débarrassaient ainsi. Il y en avait une qui avait passé une partie de sa jeunesse dans un orphelinat de la ville.

Madame K… était une femme de trente-cinq ans, une brune à la peau très blanche, avec une abondante chevelure châtain foncé, des joues pleines, deux grands yeux noirs qui brillaient sous d’épais sourcils ; un soupçon de moustache estompait sa lèvre supérieure qui était comme sa jumelle un peu épaisse et d’un beau rouge sensuel. Elle avait une taille au-dessus de la moyenne, un corsage riche de promesses qu’il savait amplement tenir, des hanches saillantes et sous la cambrure des reins de ro-