Page:D. - La Flagellation en Russie - Mémoires d'une danseuse russe, 1905.djvu/173

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
155
Le pilori

très lourd qu’il brandissait depuis un moment, effleurant les fesses quand elles passaient à sa portée. On les voyait frissonner au sifflement menaçant que faisait cette verge en fendant l’air.

Enfin, elle s’abattit. Ce fut Mina qui reçut la première cinglée. La violence du coup repoussa la croupe en avant. On eût dit que le corps, ployé, allait se rompre. Quand la croupe de Rita s’offrit à la verge levée, elle se présenta, soulevée par la pression qu’exerçait Mina et elle reçut la cinglée sur ses chairs tendues à éclater.

Mina repassa dans la même posture cambrée : les verges la fouaillèrent au même endroit, ce qui la fit se redresser.

Le jeune barine semblait se complaire à la torture qu’il infligeait aux deux pauvres filles. Elles ne cessaient de pousser des cris de détresse à chaque coup qui leur meurtrissait les chairs. Elles se secouaient, se tordaient sous les affreuses piqûres.

Les spectateurs applaudissaient à ce jeu cruel, car les fesses empourprées se couvraient de perles rouges qui dégouttaient sur les cuisses aux derniers coups plus cruellement cinglés que les autres. Puis il les cingla avec intention dans un endroit secret. Ce