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Mémoires d’une Danseuse russe

de la gouvernante et dans le châtiment qui leur fut infligé par les maîtres. Toutes les occasions étaient bonnes pour fouetter et faire souffrir. Cette fois, nous assistâmes à une scène particulièrement cruelle.

On nous introduisit vers deux heures dans la salle du fouet. Toutes les filles susceptibles d’être fouettées étaient présentes. Le pilori était, comme la scène d’un théâtre, derrière un rideau qui se levait à un signal donné.

Ce jour-là, nous attendîmes plus longtemps que de coutume. Il y avait au château des invités qui avaient dû faire plusieurs lieues pour assister à une fête qui se donnait le soir. Ils furent naturellement enchantés du supplément que le hasard leur offrait, car c’est un vrai régal pour les friands du fouet que ce tableau vivant qui change d’aspect à chaque tour que fait le pilori.

On attendit que ces gens fussent confortablement assis dans des fauteuils moelleux pour commencer. Dès que le signal fut donné, la toile monta et l’on vit sur l’estrade les deux filles de chambre toutes nues, les cheveux tordus et ramassés en un épais chignon, seins contre seins, les jambes liées ensemble, les bras attachés par les poignets. Des anneaux de