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Le pilori

Ces deux mégères n’avaient pas seulement goûté le spectacle au point de vue du châtiment infligé et du lamentable état dans lequel on avait laissé les victimes. La nudité d’Ivan les avait induites en une parfaite extase. Ces femmes, aussi cruelles qu’ignoblement libertines, eurent le courage d’aller le soir même trouver dans son lit le malheureux serf encore tout saignant, enveloppé de bandelettes et souffrant mille morts au moindre mouvement. Il dut, sous peine de se voir infliger plus tard des tortures encore plus grandes, satisfaire à leurs caprices.

J’ai su par Léna que la boïarine avait eu, un peu plus tard, la même tentation et qu’Ivan lui avait démontré, sur sa demande, à maintes reprises, que chair d’esclave vaut chair de maître.

Mina et Rita, deux de mes compagnes qui couchaient ensemble (nous couchions ainsi deux par deux) furent surprises une nuit par la gouvernante qui leur en voulait tout particulièrement, je n’ai jamais su pourquoi. Leur crime était, paraît-il, à peu près semblable à celui de Léna et d’Ivan. Du reste, le souci de la morale n’était pour rien dans la fureur