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Mémoires d’une Danseuse russe

Enfin la pauvre Irina vint rejoindre la cuisinière et son aide qui se saisirent d’elle pour la mettre en état.

La fouetteuse avait jeté les verges, bien qu’elles fussent encore bonnes. Elle en avait choisi une très longue et très forte, formée d’un lourd faisceau de bouleaux fraîchement coupés. L’aide de cuisine tenait la pauvre fille tellement penchée que la peau de sa croupe brillait par la tension que lui imprimait cette posture.

La maîtresse, avant de commencer, semblait se repaître de la vue de cette chair si fraîche, si rose, qu’elle allait faire saigner, car elle ne la flagellait jamais sans que du sang coulât. Elle brandissait la verge, effleurait l’épiderme de sa victime qui frissonnait dans l’appréhension des coups.

Enfin elle cria « Un ! » en assénant un coup furieux qui creusa un sillon rouge sur les deux globes qui s’écartèrent violemment sous cette rude caresse. La verge retomba, brutale, meurtrissant les chairs, montant et descendant, cinglant les cuisses. Seules ces morsures sur cette peau si tendre lui arrachaient un cri strident en faisant sauter la croupe.

La cruelle boïarine détachait de temps en temps