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Une fessée générale

paru sous la pâleur de la colère ou de la crainte. C’était plutôt la colère. Nous avions toutes remarqué qu’elle traitait cette belle fille plus cruellement encore que Catya dont elle jalousait les formes et qu’elle abîmait pour cette raison. La maîtresse fit donc monter à sa place une aide de cuisine qui se troussa elle-même.

Elle se laissa fouetter, immobile, ne bougeant ni pied ni patte, malgré la sévérité de la correction. Ses grosses fesses se remuaient à peine, tandis que celles de ses compagnes se tordaient sous la violence des coups et que les fustigées se lamentaient à haute voix.

Les trois amies prirent des verges. Dans cette première fournée se trouvait Catya. Naturellement elle échut à la maîtresse. Les trois condamnées à cette torture tremblaient en montant les degrés de l’estrade.

L’aide de cuisine qui avait repris sa place les troussa toutes les trois. Les verges voyagèrent pendant cinq longues minutes sur ces chairs tendues, les couvrant d’un tapis rouge au milieu des vociférations des deux voisines de Catya qui restait muette bien que sa croupe fût la plus endommagée des trois.