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Mémoires d’une Danseuse russe

lanières retombaient à l’unisson. En fermant les yeux, on aurait pu croire qu’on ne fouettait qu’une seule fille si l’on n’avait entendu un trio de gémissements.

Trois autres leur succédèrent. Celles-ci reçurent trente coups de cordes à nœuds appliqués avec le même sang-froid, le même unisson, la même vigueur par les trois fouetteuses qui gardaient un flegme britannique. Par exemple, les grandes filles fouettées gesticulaient furieusement sous les cordes tressées qui leur froissaient la chair, et poussaient des cris déchirants.

Ce fut encore la nagaïka qui fut de la partie pour les trois autres groupes, seulement au dernier qui devait recevoir trente coups de cordes se trouvait Irina, une superbe fille de vingt ans, qu’elle fouettait toujours elle-même, la traitant avec une sévérité incroyable.

— Non ! pas toi ici. Tu monteras avec le dernier groupe. Je te réserve pour la bonne bouche. Ce ne sera pas trop de cinquante coups de verges pour assouplir un postérieur aussi dur que le tien. Tu sais comment je te traite quand je m’en mêle.

Irina se retourna, ses couleurs roses avaient dis-