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Flagellation de pages

Quand nous entrâmes dans la salle du fouet, les jeunes garçons étaient tout nus, agenouillés, les mains attachées derrière le dos. Les trois amies étaient diversement armées ; l’une brandissait une forte verge, l’autre une nagaïka et la boïarine un martinet de douze branches d’un cuir épais.

Les verges inaugurèrent la fête. Le bras qui les maniait asséna dix coups furieux, espacés, claquant sur les fesses du petit. Chaque coup traçait un sillon rouge et arrachait un cri perçant au page malmené. Au dernier, le sang afflua à la peau.

L’amie, armée de la nagaïka, se porta à la gauche des fesses cramoisies et leur appliqua dix coups de cordes tressées qui devaient torturer cette peau attendrie par les verges pendant que les bouleaux striaient de lignes rouges le postérieur du second, l’obligeant à unir sa chanson à celle du premier.

Puis ce fut le tour du martinet de venir martyriser le premier gamin déjà passé par deux cruelles épreuves. Les lanières retombaient sur un terrain si bien disposé, si malléable, et la fouetteuse les maniait si férocement qu’il se produisit un fait inouï dans les annales du martinet de cuir : dix coups de lanières suffirent pour tirer du sang à ces fesses