Page:D. - La Flagellation en Russie - Mémoires d'une danseuse russe, 1905.djvu/150

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
Mémoires d’une Danseuse russe

saient, la psyché n’était plus d’aplomb. Paf ! une gifle sonore la renverse.

Elle se relève, présente de nouveau la glace mais ses bras tremblent, la pantoufle vient cingler la joue déjà giflée qui enfle démesurément et la fille qui sanglote est obligée de reprendre ses fonctions. Mais elle a beau faire, elle n’y est plus et la semelle de la pantoufle voltige sur la gorge, cinglant les seins nus qui sont bientôt d’un rouge vif. Les larmes sillonnent ses joues, elle est absolument incapable de rendre le moindre service, on doit lui donner une remplaçante. Mais auparavant on va lui faire payer cher sa faiblesse.

Elle dut s’agenouiller ; on écarta les pans du peplum et la croupe apparut toute nue. La maîtresse qui n’appliquait ou ne faisait appliquer d’habitude que vingt-neuf ou trente-neuf coups de nagaïka lui donna elle-même sans compter de cinquante à soixante coups de corde.

Elle avait voulu donner une leçon à la grande fille qui se moquait de ses compagnes moins vigoureuses qu’elle et elle la lui donna d’inoubliable façon.

Deux jeunes serves — j’ai souvent rempli cet office — étaient à genoux devant la maîtresse pour