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La fouetteuse fouettée

de la trousser et de la mettre dans la posture voulue, agenouillée, nue des pieds à la ceinture car on lui avait retiré jusqu’à ses bas.

Nous eûmes alors sous les yeux un bien amusant spectacle. Petrovna, c’était le nom de la gouvernante, était pourvue d’une croupe d’une opulence extrême. Ainsi développée sur un plan incliné dans la posture où on la maintenait, cette croupe offrait un magnifique champ d’opération à la verge. La boïarine avait fait prendre des verges fraîchement coupées aux bouleaux du jardin et les avait fait lier en un faisceau de redoutable aspect. Il y en avait plusieurs pareils à celui qu’elle tenait en main et cette provision ne disait rien de bon pour la croupe de Petrovna.

La maîtresse s’installa à gauche de la victime et sans crier gare, elle laissa retomber la verge de haut, assénant sur la chair tendue un coup redoutable qui résonna comme si elle avait frappé sur une peau de tambour.

Les coups se succédèrent ensuite sans interruption, de plus en plus violents et les cris de rage de la flagellée augmentèrent à mesure d’intensité. La croupe énorme se mit à entrer en danse. Tous les