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La fouetteuse fouettée

C’était tous les jours la répétition des mêmes scènes avec quelques variantes. Quand la boïarine avait des amies chez elle, comme il y avait plusieurs baignoires dans la salle, elle les invitait à prendre un bain de compagnie et assister à la correction des soi-disant coupables. Toutes ces visiteuses étaient friandes de ce spectacle. Leurs yeux parlaient clairement ; la maîtresse leur réservait les plus jolies.

Quand elles étaient plongées, essuyées et revêtues d’un peignoir de flanelle, elles venaient, la nagaïka en main, fouetter les grosses croupes des filles de chambre condamnées que leur présentaient troussées leurs compagnes d’infortune. La maîtresse leur recommandait de ne pas les ménager. Elles abusaient de la permission et la plupart de ces dames nous fouettaient comme des marâtres, je l’ai éprouvé plus d’une fois.

Cependant je dois avouer que, durant mon séjour dans ce bagne, j’ai eu occasion de voir avec plaisir et je dirai même avec un plaisir ravissant partagé par toutes mes compagnes, appliquer le fouet d’une façon très sévère à un postérieur féminin.