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Correction des serves

coupable d’un grand crime : elle avait laissé tourner une sauce que le jeune barine aimait beaucoup. C’est donc à lui qu’on laissa le soin de la punir.

On nous avait toutes amenées là pour nous montrer comment le jeune maître fouettait les femmes. Le père, la mère et la jeune barine étaient là aussi, se délectant à voir le jeune garçon préparer lui-même sa victime. Avant de fouetter la délinquante, le jeune barine s’avança, se mit à pincer la peau de la malheureuse, tordant la chair dans ses doigts, aux applaudissements des parents qui riaient de voir les jolis dessins rouges que traçait leur fils bien-aimé sur ce tableau de chair vivante. La victime geignait pitoyablement.

Enfin, il s’arma d’une nagaïka, sorte de martinet fait de cordes tressées de nœuds et s’avança près de la croupe offerte à sa cruauté.

« Et surtout fouette-la bien fort, mon chéri. Ne la ménage pas, dit la mère. Il y a si longtemps qu’elle n’a pas été fouettée, la vilaine gâte-sauce, que son gros derrière ne doit pas se souvenir du goût des lanières, mais il a dû devenir si tendre pendant ce trop long repos qu’il les sentira mieux aujourd’hui. »

Elle n’avait pas besoin de recommander de frapper