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Mémoires d’une Danseuse russe

garçons étaient en selle, mais les six qui restaient inoccupés attendaient de pied ferme, en dedans de la piste, sur la pelouse, le passage des montures emportant leurs cavaliers.

À chaque passage, la baguette cinglait les coureuses au vol, sur la croupe, sur les cuisses, partout où elle pouvait atteindre, zébrant la peau de raies livides et chaque monture recevait ainsi une demi-douzaine de cinglées à chaque tour de piste.

La première qui tomba, essoufflée, haletant sous son fardeau, resta dans cette posture. Tous les cavaliers et toutes les amazones vidèrent au même instant les arçons et se précipitèrent sur la malheureuse, la frappant à coups de pieds, avec leurs cravaches, avec les souples badines. La pauvre fille hennissait de douleur, jouait son rôle au naturel.

Les courses alors recommencèrent. Les six enfants qui n’avaient pas encore monté enfourchèrent de nouvelles montures. C’était toujours les flexibles baguettes qui stimulaient les coureuses. La course se termina comme les précédentes. À la première chute, tous les jockeys, à pied et à cheval, vinrent fouetter à tour de bras la pouliche maladroite.

Les courses d’obstacles eurent lieu ensuite sur des