CHAPITRE II
Étranges cavalcades. — Les cavales
humaines. — Ma première course.
e jeune barine et sa sœur organisaient de
temps en temps des cavalcades d’un genre
nouveau. L’hiver, cela se passait dans un
grand appartement chauffé, couvert d’un
épais tapis. L’été, sur une vaste pelouse, sur laquelle
on avait tracé des pistes, ombragées tout autour par
de grands arbres. Comme toutes les poupées vivantes
n’étaient pas de taille à leur servir de monture, outre
les grandes filles qui étaient à leur service, la boïarine
leur prêtait les plus vigoureuses de ses filles de chambre.
Les pouliches humaines qui couraient dans l’appartement ou sur la pelouse étaient toutes nues, seulement chaussées de fines bottes rouges. Elles se tenaient debout, le buste incliné en avant, les bras croisés. Le cavalier et l’amazone montaient à cheval en écuyer de