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En guise de Préface

d’institutrice dans la famille du Maréchal de la Noblesse du gouvernement de Pensa (le colonel Comte Kareline, autant que je me le rappelle). Bien souvent j’ai fait appel à ses souvenirs sur les menus faits de la vie quotidienne à laquelle elle avait été mêlée et sur les abus que faisaient de leur pouvoir presque sans bornes, à cette époque, les dames russes possédant des femmes et des filles esclaves à leur discrétion. Il est difficile à un voyageur, même ayant séjourné longuement dans le pays, de saisir ces détails sur le vif, mais il en est autrement pour une personne cohabitant avec une famille noble, assistant à la toilette, au lever, au coucher de la maîtresse de la maison et de ses enfants.

À ma demande, cette brave dame avait rassemblé bon nombre de notes où se trouvaient résumées les habitudes de la vie de tous les jours de cette châtelaine ; elle y marquait sa dureté envers ses domestiques, considérés comme un vil troupeau. La cruauté dont cette dame faisait preuve était, d’ailleurs, paraît-il, une habitude de la maison, car sa jeune fille, âgée de 13 ans à peine, agissait de même avec les caméristes qui lui étaient attachées.

Je me promets de vous adresser une copie abrégée