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Mémoires d’une Danseuse russe

Vous ne travaillez jamais. Chien ! Brute ! Pourceau ! Pourquoi ne pas l’avoir raccommodée ?

— je n’avais pas ce qu’il fallait, Excellence.

— Hein ? Quoi ! Coupez un morceau de votre peau, cochon, et bouchez le trou de votre habit. Est-ce que vous m’entendez ? Je vais vous faire attacher et mettre en pièces. Ici, l’exécuteur, attachez-moi cette crapule sur la jument et fouaillez-le jusqu’à ce qu’il n’ait plus de peau depuis la ceinture jusqu’au cou !

L’ignoble brute resta pour assister à la torture de sa victime et, comme le malheureux galérien gémissait à fendre l’âme et osait émettre une plainte, il augmenta la peine prononcée : — Fouettez-le maintenant, dit-il, depuis les genoux jusqu’aux reins. Je lui apprendrai à murmurer !

Le galérien mourut sous les coups. Ce n’était plus qu’une masse sanglante quand on l’emporta. Son décès fut inscrit sur les registres de la prison avec la mention : succombé au climat.

Voici un autre exemple :

Ivan Ivanovitch se trouva un matin dans l’incapacité absolue de se lever pour aller au travail. C’était un colon, vivant en ménage avec Anna, la