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CÉSAR FRANCK

Ce final est bâti en forme de premier mouvement (forme sonate), et son développement, s’avançant progressivement vers la lumière, offre de curieuses associations simultanées des idées propres au final lui-même avec le thème A et son contre-sujet a ; il aboutit à un épisode presque dramatique en ré majeur qui amène la réexposition.

Comme couronnement, reparaît intact, immaculé, le thème primitif B, concluant victorieusement au ton de fa dièze majeur. Ce dernier mouvement est le seul qui présente des gradations de teintes dues aux combinaisons tonales dont Franck tirera plus tard un si grand parti.

Si je me suis arrêté aussi longtemps sur l’analyse de cette œuvre, c’est qu’il était important, malgré le peu de ressources qu’offre la langue littéraire pour décrire de la musique, de démontrer par l’exemple à quel point l’art franckiste se rattache à celui des dernières sonates et des derniers quatuors beethovéniens.

Il n’y a qu’à passer légèrement sur le deuxième et le troisième trios, dont l’un (en si bémol majeur) très influencé par Weber et Schubert et décoré par l’auteur lui-même du titre bizarre et restrictif de trio de salon n’offre d’intéressant que quelques recherches rythmiques dans