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L’ARTISTE ET L’ŒUVRE MUSICAL

— l’Ange et l’enfant, la Procession, la Vierge à la crèche, Ruth, Rébecca, Rédemption, les Béatitudes, — dans laquelle de radieuses théories d’anges, comme en purent rêver un Filippo Lippi ou un Giovanni da Fiesole, viennent se mêler à d’admirables justes pour chanter les perfections infinies du Très-Haut.

Son œuvre fut, comme celui de nos poètes de la pierre, de nos bons Français constructeurs de cathédrales, tout de splendide harmonie et de mystique pureté. Même lorsqu’il traite des sujets profanes, Franck ne peut se départir de cette conception angélique ; ainsi l’une de ses productions est en ce sens particulièrement intéressante, je veux parler de Psyché où il eut l’intention de paraphraser musicalement le mythe antique.

Cette partition est divisée, on le sait, en parties chorales où les voix jouent le rôle de l’ancien historicus racontant et commentant la fable, et en morceaux d’orchestre seul, petits poèmes symphoniques destinés à peindre le drame même qui se déroule entre les deux personnages agissants.

Or, prenons la pièce capitale de l’œuvre, le duo d’amour, pourrait-on dire, entre Psyché et Éros, il nous sera difficile de la considérer autrement que comme un dialogue éthéré entre