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L’HOMME

17 mai 1890.
Chers amis.

C’est pour moi un très grand regret de ne pouvoir me joindre à vous ce soir, à ce banquet de fin d’année auquel je n’ai jamais manqué.

C’est un regret d’autant plus vif que je sais la fête que l’on comptait me donner en exécutant une deuxième fois mon quatuor qui a été si admirablement interprété le 19 avril.

Merci mille fois pour toutes les gracieusetés et intentions charmantes que vous avez toujours pour moi et croyez à mon inaltérable attachement à notre chère Société.

César Franck.



Cependant, vers l’automne, atteint d’une pleurésie fort grave, il fut forcé de s’aliter et des complications, suites de son accident mal soigné, s’étant déclarées, il succombait le 8 novembre 1890.

Bien peu de temps avant sa mort, il avait voulu se traîner encore à son orgue de Sainte-Clotilde afin de combiner et d’écrire la registration des trois admirables Chorals que, tel J.-S. Bach cent trente ans auparavant, il laissa comme un sublime testament musical.

Ces chorals, ultime prière du croyant, étaient sur son lit de mort lorsque le curé de la basilique qu’il avait remplie de ses sereines improvisations vint lui apporter, sur sa demande expresse, les derniers secours de la religion.

Simples comme sa vie furent ses obsèques.