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CÉSAR FRANCK

était entré en fonctions à la fondation même de la Classe, en 1822), prenait définitivement une retraite bien gagnée ; comment se fit-il qu’un ministre, par hasard clairvoyant, s’avisa de penser pour cette place à l’organiste de Sainte-Clotilde, si peu officiel d’allure et d’esprit ? C’est un mystère qui n’a point été élucidé.

Quoi qu’il en soit, César Franck prenait possession de la Classe d’orgue, le 1er février 1872, et dès cet instant, il commençait à être en butte à l’animosité, consciente ou non, de ses collègues qui se refusèrent toujours à regarder comme des leurs un artiste plaçant l’Art au-dessus de toute autre considération, un musicien aimant la Musique d’un amour sincère et désintéressé.

Cette même année, il écrivait, presque d’une traite (interrompant le travail des Béatitudes) la première version musicale de Rédemption, oratorio en deux parties sur un texte, assez médiocre, d’Édouard Blau, et Colonne, alors à ses débuts comme chef d’orchestre, en dirigeait la première exécution au concert spirituel du jeudi saint 1873.

Il s’en fallut de beaucoup que cette exécution fût satisfaisante ; Colonne n’avait point encore l’expérience qu’il a acquise depuis et un autre compositeur, dont le même personnel devait interpréter le lendemain vendredi saint, un ora-