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L’ÉDUCATEUR ET L’ŒUVRE HUMAIN

Sa bienfaisante influence a persisté au delà de la tombe, car, gardant précieusement le souvenir de ses avis, des élèves et des amis ont fondé une école dans laquelle ils s’enorgueillissent d’instruire de jeunes esprits et de leur apprendre à marcher droit et tête haute dans la saine et unique voie de l’Art, ainsi que le vieux maître le leur avait enseigné à eux-mêmes[1]; et, au sujet de cette influence rayonnante, réchauffant encore ceux qui sont venus longtemps après que le maître des Béatitudes eut quitté cette terre, un musicien qui ne fut point de ses élèves directs, mais dont la sincérité en critique égale celle dont il fait preuve dans ses productions, a pu écrire : « J’ai dit quelle grande part on doit attribuer à l’influence de Franck sur la direction qu’a prise, depuis lui, une partie de la musique française contemporaine. Avec celui de M. Saint-Saëns et d’Édouard Lalo, son nom désigne une époque. Toute l’éclosion de musique purement musicale qui l’a suivie jusqu’à présent prend en elle son origine, et c’est grâce aux traditions qu’elle a fait prévaloir, tandis que grandissait l’influence de la musique wagnérienne, que la plupart de nos musiciens d’aujourd’hui a dû d’être affranchie

  1. La Schola Cantorum, fondée en 1896 par Al. Guilmant, Charles Bordes et Vincent d’Indy.