entre les trois reprises du thème, sont occupées
par des expressions de douleur plus particulières :
c’est la mère pleurant son enfant, c’est
l’orphelin timide, c’est l’époux privé de la douce
tendresse de l’épouse ; plus loin, les esclaves
aspirant à la liberté (et encore ici, le moyen
employé, c’est la fugue) puis, les penseurs et
les philosophes exposant leurs doutes et leurs
vaines découvertes sur le thème même de l’esclavage
précédemment entendu en ré mineur, tandis
qu’il est ici en ré majeur, comme si Franck, par
une sorte de naïve ironie, avait entendu assimiler
la philosophie à la servitude. Mais, après un dernier
cri de douleur, voilà que tout change subitement ;
une fraîche modulation de fa dièze mineur à mi bémol majeur amène avec elle le thème de Charité et, pour la première fois dans
l’ouvrage, la Voix du Christ chante ce thème,
non plus hésitant et entrecoupé comme au prologue,
mais affirmatif comme la manifestation
d’amour attendue par les misérables souffrants :